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JOYEUSES PROTESTATIONS
CONCEPTUEL HUMORISTIQUE

Droit à la Différence

Le 22 mai 1996, je rend visite au ministère de l’Outre Mer
à Mr Franck Duval, secrétaire et homme de confiance de Mr de Peretti,
maire de Sarlat, et à l’époque Ministre de l’Outre Mer.
Franck Duval me propose d’organiser une exposition de peintres antillais dans le cadre de "journées antillaises" organisées par l’association des commerçants de Sarlat.
Mr Duval téléphone et m’affirme que pour le Ministre c’est d’accord, ainsi que pour Mr Salive, Président de commerçants de Sarlat. Il est dit également que je serai remboursé des frais et du travail occasionnés par cette exposition que nous avons donc organisée.
Le samedi 10 juillet à 17h à Sarlat, Mr de Peretti inaugure la semaine commerciale antillaise.
A 18h30 il inaugure l’exposition des artistes antillais, à Gorodka et à 20h à Sarlat, un grand dîner spectacle est offert par les commerçants au Centre Culturel.
Nous nous y présentons donc avec les artistes antillais,
et là, à la porte quelques commerçants font barrage
notamment Messieurs Péjou et Peiro et nous déclarent assez fermement :
"nous ne voulons pas de vous".
Nous avons donc, sans ironie ni acrimonie,
souhaité une bonne soirée à tout le monde et sommes tranquillement rentrés à Gorodka.

A ce jour, nous n’avons ni été remboursés pour nos frais, ni payés pour notre travail, les artiste n’ont pas été dédommagés pour leur prestation et personne
n’a eu l’idée d’une excuse quelle qu’elle soit !

Voilà donc une des coulisse de Sarlat ville de culture,
voilà donc une facette de l’intolérance et la négation du droit à la différence.
D’où une nouvelle joyeuse protestation pour ma “collection” :
Droit à la Différence







Il n’y a aucun rouge problème sang.
Il n’y a aucune différence à part la différence.
Nous ne sommes pas du même pays,
nous ne sommes pas de la même race,
nous ne sommes pas de la même religion,
nous ne sommes pas de la même caste,
nous ne sommes pas de la même couleur,
nous ne sommes pas de la même culture,
nous ne sommes pas du même âge...
depuis que nous sommes nés sur cette terre.
Toi ici, moi ailleurs, il en est ainsi.
Mais le vent a soufflé les nuages,
les nuages gonflé les océans,
et les vagues chaviré nos barques au même endroit.
Elle, fleur que l’on veut m’empêcher de respirer,
en face, moi, sexe que l’on voudrait me faire cacher.
Et l’amour est notre douleur.
Le clan du dessus ne veut pas de notre union,
pas même écouter.
Moi ici, elle en face,
nous attendons que l’un d’entre eux,
figure de cire,
mais avec l’âme qu’un homme se doit,
affirme que l’amour est richesse.
Et alors, elle en face, moi ici,
nous attendrons plus sûrement,
que tous meurent pour vivre et nous aimer.
Dans tous les cercles tissés depuis longtemps
par ceux qui s’interdisent d’entendre,
la grenaille fait éclater les cœurs,
répétitive, répétitive...
Et toujours, malgré le temps,
la douleur jamais atténuée,
répétitive, répétitive...
Avec un peu de chance,
ils mourront peut-être avant nous,
ceux du clan, gangue morale sauve,
bandits de l’humain,fils de de bandits,
pères de bandits et peut-être maudits,
depuis le jour où ils m’ont laissé seul,
avec mes fleurs devant la porte.
Bouquet qu’ils ont décrit, devant l’œil de Dieu
comme un faisceau de baïllonnettes.
Il faisait chaud ce jour et je suis mort de froid.
Il faisait froid ce jour et je suis mort desséché.
Cette histoire n’est pas la mienne.
Cette histoire n’est pas la sienne.
C’est notre histoire, à nous tous petits hommes.
Toi, toi et toi,
qui ne savez rien apprécier ou aimer sans vous référer.
Vous êtes bandits roses et pâles,
pieds dans la boue,
cervelles embuées de convictions désuètes,
d’idéologies restreintes.
Continuez de rassurer vos cœurs névrosés de tueurs mous
et cherchez, hypocrites,
à récupérer cette différence comme un droit,
que jamais vous ne pourrez tuer.
Elle est plus présente que vous, petits bandits,
et ce depuis toujours.
Devant elle,
il ne reste plus qu’à être philosophe,
ou prince, ou mort, ou bandit.
Vous avez choisi d’être bandits.
Et le jour où les bandits nous laissent à leur porte,
je suis heureux d’être ainsi libre d’aller hors de leur bruit,
faire l’amour avec l’amour.
Ce que je fais d’ailleurs avec deux jeunes filles, belles,
d’un autre pays,
d’une autre race,
d’une autre religion,
d’une autre caste,
d’une autre couleur,
d’une autre culture,
d’un autre âge...
Il n’y a donc aucun rouge problème sang,
car il n’y a aucune différence à part la différence.
Cette peur qui fait pousser des ronces dans nos cœurs.
Et demain je penserai à écrire cette histoire.



© Pierre Shasmoukine 1996


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