Mais qui donc était "Red Lips" ?
Le nom totem donné par le chaman au guerrier,
qui enfant, se gavait de baies rouges
dans les collines ?
Un flamboyant travesti des aubes, des nuits et crépuscules,
suceuse de bites à l’orée d’un bois douteux ?
La vieille pocharde à la bière dérapant
sur une bouche en tache de rouge à lèvres ?
Un serial killer, qui en 2013,
assassinera en 13 mois,
13 femmes de 13 coups de lames,
en embrassant chaque plaie agonisante de 13 baisers ?
(l’Education Nationale, dès 2014
prit en programme cet exemple pour servir de devoir de maths
aux petits enfants des écoles :
"problème : combien de baisers fit en tout le serial killer ?")
Le titre de la dernière œuvre de Jean-Jacques Beineix,
où, dans ce passionnant film d’amour,
passe toutes les deux minutes l’image subliminale
de deux bouches rouges aux lèvres molles s’embrassant tendrement ?
Un surnom donné aux Bonobos,
quand une touriste parisienne trouva amusant
de leur jeter quelques tubes de rouge à lèvres ?
L’appellation ironique et vengeresse de ce Palestinien
depuis que quelques tuméfiants et saignants coups de poings
lui furent donnés dans la gueules par ses frères,
lorsqu’il se déclara être pro-américain ?
Après Tristan et Iseult, Roméo et Juliette, Eloïse et Abélard,
nom donné aux amants malheureusement inconnus
d’une très belle histoire d’amour qui se passa en pays anglo-saxon
et où les héros considèraient le baiser comme une communion idéale
de tous les actes de l’amour éternel ?
Ou tout simplement le titre d’un texte
écrit pour le spectacle intersectoriel "Oper-sexis"
acte 5 : Le Baiser ?
© Pierre Shasmoukine