Seul,
mûr non fini.
Tour tronquée,
triste abandon,
lourdes sensations,
où consciemment avec angoisse
où inconsciemment avec lassitude,
l’homme cherche l’être qui va le compléter,
qu’il va compléter,
et pouvoir achever son ébauche d’humain.
Fini d’entendre ses molles ou folles rages.
Fini d’entendre ses énergies fuir en râles d’orage.
Chercher, s’attrister, attendre, épier...
Mettre la solitude hors du champ de son regard.
Fini d’être seul à se branler,
tendu comme l’arche d’un pont suspendu.
Fini les caprices, fatigues, manies,
les nervosités et petites contrariétés,
quand l’autre est derrière un miroir,
aussi dur et dense qu’un coupe feu.
Espoirs et rêves
quand celle qui se soucie des mêmes choses
est là,
sur la rive proche
pour demain enfin...
En attendant de voir
quand le temps y est propice,
qu’un rectangle luminescent d’images devinées
penche inaccessible et fantastique
éclairant formidable,
un large espace de la vie de l’homme seul.
© Pierre Shasmoukine