Oper-sexis
Cunnilungtus 1
Acte 6 : La caresse
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Ballade des 3 Trolls
Peinture
Technique mixte sur bois
310 x 160
2002
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Le voilà lui
coin de sa vie infiltrée,
... son corps
dans les angles de ma vie,
... mes cuisses
Caressantes,
ses mains sont montées se poser
et enserrer mes hanches.
Les Trois Trolls prennent eux,
quelques chemins inattendus vers mon sexe.
Ils sont décidés à m’offrir le plaisir.
Promenade en gondole sur douceur,
sentiers offerts, ouverts et barrières à terre.
Des échappées sur des parcours de mousses ondulantes...
Ils ont tout parcouru.
Ils sont là .
Dents mordillantes avec effleurements,
encaressant chaque prise sur leur passage.
Langue longue, fouine furtive,
zéphyr frémissant de ces mondes doux sur ma peau douce.
Lèvres baisantes.
Sur celle du dessus, un peu d’exatolide...
picoreuse lèvre.
L’autre appuyée, palpeuse.
Et de concert, naturellement happeuses.
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Photo travaillée |
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Ils sont là ,
ces Trois Trolls dans les charmilles,
ils recherchent le petit animal au creux de mes cuisses
qui découvert, se met en boule.
Avant tout, jouer le jeu,
et donner l’impatiente fièvre.
Les trollines exaltations cramoisies...
Dents.
Lèvres.
Langue.
Et les doigts ? Et les mains ?
On parlera, mais plus loin...
On parlera doigts... pourquoi pas ?
Point G, pulpe des doigts... une autre fois.
Laissez-moi repartir,
dans mon voyage sensoriel et émotionnel.
Vers les mille contacts-plaisir d’une langue lapeuse,
Vers les mille contacts-plaisir des lèvres happeuses
Vers les mille contacts-plaisir des dents pointilleuses...
La tête me tourne.
De ces Trois Trolls,
quel est le plus promeneur, le plus caresseur,
le plus enserreur de ma chair ?
Un enivrement psychédélique languissant
fait flotter toutes les autres parties et recoins de mon corps,
tourbillon de couleurs ondoyantes...
Mon regard est muet, fermé,
comme mes lèvres aussi closes que mes pensées.
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Photo travaillée |
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Hors mon sexe,
toutes autres réalités existantes sont ignorées.
Alors arrive et passe,
la puissante imagination de mes fantasmes.
Dans la raideur millimétrée,
de mes cuisses, de mes bras, de mes pieds,
mon esprit s’est adoucit.
Il capitule.
Il ouvre ses portes grinçantes.
Il s’abandonne à la recherche de détails,
de précisions secrètes
Tout fouille mes images fantasmes.
Mille et une langues chimériques et inconnues,
dévorent goulues,
monstres puissants assoiffés de mon sexe.
Lèche-titillent toutes les infimes parcelles
de mes cuisses ouvertes pendant mille et une nuit.
Automatisme inconscient,
juste une infime poussée, de mes mains sur ta tête,
pour encore plus de précision farouche.
Te poser là ,
juste sur le grain de pollen, centre du bouton enfloré,
voulant, c’est à chaque fois le printemps, l’éclorer.
Pour encore plus de précision farouche,
la cambrure de mes reins,
offrande maximale à cette cérémonie concentrée,
paralysie apparente,
où brusquement,
je sens en moi,
dans mon souffle court retenu qui halète,
l’éclosion de mon silence en attente.
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Photo travaillée |
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Cris perçus.
Reins projetés.
Cambrure offerte plus haut que les sommets,
plus haut que les espaces.
Orteils crispés.
Abandon, mais aussi refus de ces touchers brà »lants,
de ces caresses subtiles bientôt cruelles.
Le plaisir intense électrifiant joue,
des racines aux ramures,
et frôle les voies de la souffrance.
Fulgurantes puissances fauves,
fusantes de rouges profonds.
Les Trolls ont gagnés leur traque.
Du milieu des milliard de neurones,
ils ont trouvé l’émotionnel.
Du mélange exacerbé,
bonheur-douleur, la bête caverneuse s’est alors réveillée.
Du fond de ma gorge rauque et frémissante,
crescendos amplifiés et crispations étouffées.
Asphyxiée, horrifiée, je me noie.
Enfouie, submergée,
bouleversée sous la déferlante tsunami,
enveloppée, ballottée, bousculée...
Et enfin transportée sur la plage
aux grains fins de suave tendresse,
où mes mains calmées caressent la tête,
encore enfouie, mais endormie.
Oasis brusquement atteint est devenu visible.
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Photo travaillée |
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Une belle lumière enveloppe une infinité de fleurs sereines,
et moi, au milieu,
avec l’impression d’être la petite touche de néant,
passée à mon intégration dans un bloc universel d’infini...
© Pierre Shasmoukine
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