Des regards sur tes cuisses...




Tous ces visages gris anonymes,
naissent du fond de tes yeux clos,
pour venir se ranger autour de tes cuisses ouvertes.
Ces sans visages obscurs, aux yeux hallucinés,
fixent ton sexe offert aux doigts qui frôlent,
ma langue glisse et insiste,
ma bouche suce et aspire.

Tous ces yeux excités par la lueur de tes chairs roses,
du milieu de ta fente brune.
Par les courbes folles de tes cuisses,
celles de ton sexe gonflé et de tes fesses,
qui ensemble commencent à danser, ondulades et saccades.
Tous ces yeux énervés,
exigent que vienne ta jouissance,
et quand exploseront, d’entre tes cuisses, des étincelles,
quand au fond de tes yeux clos gicleront des étoiles,
tous ces visages gris, anonymes disparaîtront,
pour aller branler leurs fantasmes au pays des fantômes.
Ton buste s’est raidi,
tu crispes et lances tes bras sur mon corps,
celui qui t’a donné sa main, sa langue, sa bouche.
Et nos deux respirations s’enlacent,
ensemble elles saupoudrent de paix chaude,
tous les profonds paysages de pluie triste.
Les rosées fraîches sont partout des déserts brûlants.
Au centre de tout, nous restons deux.



© Pierre Shasmoukine