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Oper-sexis
Sexe, Coeur, Tête, Lumière Violette
Concepts

Sexe Il y a quelque dizaine d’années, je devais avoir 18 ou 19 ans,
la phrase d’un auteur Japonais, Akutagawa Ruynosuke
me fit poser mon livre et les yeux vers le plafond,
chercher le sens de la phrase où il était question
“d’un homme à la poursuite de la lumière violette”.

J’ai 56 ans aujourd’hui, et cette phrase ne m’a jamais abandonné.
J’ai cru plusieurs fois en approcher le sens
au cours de divers événements de ma vie,
en prenant souvent le temps de poser
cette phrase dans ma main ouverte,
de la regarder et de l’écouter.

Certains sens me paraissaient évidents.
Cette “lumière violette” serait-elle ce que certains appellent Dieu ?
Ne serait-ce pas la foi ?
Ou alors serait-elle toute chose environnante,
chacune commandée par une sorte d’âme attractive ?
L’ensemble de ces choses, petites nuées invisibles,
ne montreraient-elles pas le chemin,
pour aller ouvrir tout là haut ou tout au loin,
la porte d’une étoile parfaite, protectrice
et violette ?

La lumière violette ne serait-elle pas un peu shinto,
un peu animiste ?
La lumière violette ne serait-elle pas le soleil
qui se couche derrière les plus hauts sommets alignés
des montagnes des Andes ?
Ou la lumière violette est-elle à la fois les sommets alignés
de la grâce, de l’harmonie, de la tendresse ?
Le sens de la réalité poétisé ?
Le désir du rêve et de l’éveil ?
L’espoir de l’irréel au bout du doigt ?
Le mariage parfait des caresses, des regards et des idées ?


CœurIl me serait encore aujourd’hui
impossible de définir exactement la lumière violette,
car elle n’est ni une plante, ni un animal,
ni même un problème mathématique...
Et c’est peut-être cette impossibilité d’exactitude
qui en fait sa propre réalité et le désir de l’atteindre.
De toute évidence, le but n’en est pas sa définition,
mais sa vision et sa poursuite.
Ce qui me semble sûr depuis environ 30 ans,
est que cette poursuite a ses chemins.
Chemins qu’il faut découvrir, voir et prendre,
et qui sont apparemment si nombreux,
plus nombreux encore peut-être à l’intérieur de nous
que dans notre environnement et surtout beaucoup plus tortueux.

Ces choses que nous accomplissons chaque jour
n’ont-elles pas un sens ou plutôt un autre sens d’être envisagées.
Le bon ou le mauvais par exemple, ou l’endroit ou l’envers.
Le meilleur ton de la couleur.
La bonne intonation du verbe.
Le bon sens de la caresse.

Petit à petit se dégagent les chemins les plus importants,
le cœur qui espère et souffre à la fois avec autant de force.
Le sexe qui encombre ou libère avec autant de présence.
La tête qui endort ou en rêve avec autant de réalisme...

Ces trois chemins qui nous régissent,
les prend-on le pas tranquille,
avec le pied plat, souple ou raide,
ou en courant à cloche-pieds,
voire sur les mains ?
Et puis quelque soit le pas, il y a les rythmes et les habitudes...

On s’habitue à ces chemins et on les tue.
On les piétine sans cesse, ils n’ont plus d’attrait, ils nous ennuient.
On n’y voit que des cailloux qui dépassent ou les ronces
ou les buissons d’épines qui les envahissent doucement,
les branches mortes trébucheuses.

Sans entretien, toute espèce de nature
reprend normalement ses droits.
Sans entretien tout espèce de chemin devient un encombrement
de choses inutiles,inextricables, égratignantes et blessantes.


Tête Jusqu’au jour où prendre ces chemins
devient illusion, asservissement, cauchemar...
Jusqu’au jour où l’on peut préférer, pour éviter sans cesse de trébucher,
s’assoupir pour mourir à l’entrée.
Jusqu’au jour où inversement, on décide, pour mieux voyager, de défricher.
Et tant qu’à faire d’y jouer un peu la gaîté.
Le grain de cette petite folie que l’on croit créative.

Tant qu’à faire,
y mettre des petits graviers roses parsemés de pâquerettes,
et ainsi, tous les jours, y ajouter un peu de couleurs,
un peu de fleurs, des petits objets,
des petites sculptures sur le sable fin,
une harpe éolienne entre les rochers,
des histoires suspendues aux arbres...
(les émotions palpitent bien aussi, accrochées aux plus hautes branches).

Y déposer l’empreinte de sa main sur la pierre de rosée
qui va laisser un souvenir et surtout...
Surtout faire pipi chaque fois au pied d’un arbre différent,
en évitant, pour rire,
celui dont le tronc a un nœud à hauteur de la bite...
un nœud en forme d’oeil...
Car moi je préfère le regard d’une femme sur ma bite qui bande
que l’oeil de l’arbre sur mon zizi qui fait pipi.

Alors on est plus sur le même chemin ?
Bien sûr que non ! Bien sûr que si !
Ces chemins signalent plusieurs façons de les parcourir.
Ces chemins nous offrent des choix.
Il est si facile de s’y promener.
Il sont agréables calmes et harmonieux,
dégagés de ces souches pourries, de ces ronces et branches mortes.

Transformés en allées de parcs et de jardins.
Parcs à la Française, jardins à l’Anglaise.
N’importe quel parc, n’importe quel jardin,
mais surtout celui de ses goûts : on y prend du plaisir.

Et si la lumière violette était au bout de l’ensemble
de tous ces chemins réunis,
chemins du Désir, sentiers du Cœur,
allées des Attentions
et bien d’autres encore.


Lumière VioletteEt puis un soir, l’évidence... belle découverte !
Qu’est-ce que je fais sur ces chemins à marmonner tout seul,
me branlant le sexe pour enfoutrer les hautes herbes ?
En donnant mon cœur à aimer uniquement à ces gravillons ?
Et ces pâquerettes à ma tête pour unique désir ?
L’ennemi du mot désir ne serait-il pas le mot solitaire ?
Alors il faut prendre ce chemin avec l’autre ?
Pour partager et jouir et décider ensemble ?
Alors là, cela devient bigrement intéressant !
Parce qu’ à deux parfois,
on décide vite de ce que l’on peut ajouter sur ces petits chemins.
On commence par y installer ses états d’âme, même lourds.
Et petit à petit, on pose l’extravagant, le rêve et le désir.
Et puis à deux, l’entretien est plus facile,
une fois dépassés les gestes maladroits des deux premiers siècles...
Mais parfois aussi de mauvais regards se glissent entre nous.
Et on se surprend à penser qu’un bon coup de dynamite
dans ses sacrées ronces qui repoussent inlassablement...
Un bon coup de débroussailleuse municipale
sur les branches qui tombent inéluctablement...
Mais avez-vous déjà vu le résultat ?
Avez-vous eu jamais envie de laisser errer vos yeux sur ces petits carnages ?
Peut-on encore après avoir envie de se balader à deux sur ces chemins mutilés ?
Mieux vaut rester indifférent aux mauvais regards
et si possible, boucher les fissures par où ils peuvent se faufiler.
Mieux vaut rester calme devant la tentation expéditive,
car derrière le courage de ses petits entretiens journaliers,
il y a comme le soupir d’une bougie au fond de la caverne,
il y a le frémissement du corps,car brusquement,
il y a une fée dans le chemin, ou bien encore, le cœur se noue,
car le chemin traverse le sweetless d’un champ de melons.

Bref, pas facile à raconter tout ça.
Il y faudrait au moins un conte pour enfants.
Et encore plus difficile à peindre et de bien le peindre.
Car il en faut sûrement de ce temps inexistant apparemment.
Et si l’on veut déposer sur nos chemins une foule d’objets,
d’histoires de gestes d’images et de mots...
Pourquoi ne pas aussi se permettre de les déposer sur ses peintures,
ça peut aider.

© Pierre Shasmoukine 2000

4 Peintures
Technique mixte sur bois
250 x 75 chacune
2000

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